La gynécomastie est un développement anormal du tissu mammaire chez l’homme. C’est une affection qui peut survenir à tout âge, de la petite enfance à l’adolescence comme à l’âge adulte.
Elle ne doit pas être confondu avec l’adipomastie, aussi appelée pseudo gynécomastie, gynécomastie graisseuse ou encore lipomastie. Elle diffère également du cancer du sein.
Issue d’un dérèglement hormonal entre les hormones mâles (testostérone) et femelles (œstrogènes), cette affection peut avoir de nombreuses origines.
Bref rappel sur l’enzyme d’aromatase
La testostérone peut être transformée en œstrogènes (estradiol et estrone) par une enzyme : l’aromatase. Cette enzyme se trouve dans les tissus adipeux, c’est-à-dire la graisse corporelle.
Cette protéine est donc responsable de la transformation de la testostérone libre en oestrogènes, pouvant être à l’origine du développement d’une gynécomastie.
Qui est touchée par la gynécomastie ?
La gynécomastie est une affection qui survient régulièrement durant trois stades de la vie d’un homme. On parle alors de gynécomastie physiologiques.
Gynécomastie du nourrisson
La plupart des bébés naissent avec une gynécomastie plus ou moins légère. Cette situation est naturelle et n’a rien d’alarmant. Cela peut provenir d’une forte concentration en œstrogènes dans le placenta.
Elle peut également être induite par les hormones femelles présentent dans le lait maternelle.
Gynécomastie à l’adolescence
La gynécomastie prépubertaire, ou gynécomastie de l’adolescence, survient généralement entre 12 et 14 ans. Dans la plupart des cas, elle se dissipe d’elle-même au bout de quelques moins, jusqu’à 2 ans.
Parfois, elle subsiste après ce délais.
C’est d’ailleurs l’une des causes les plus fréquentes de gynécomastie chez l’adulte.
Gynécomastie chez l’homme de plus de 50 ans
Au delà d’un certain âge, la production de testostérone décline. De plus, avec l’âge, la composition corporelle change. Les hommes âgés de plus de 50 ans ont tendance à stocker plus de gras et à avoir moins de masse maigre dans leur corps, favorisant donc le principe d’aromatase.
Ceci dit, il existe des cas de gynécomastie non physiologiques, qui peuvent donc être dus à d’autres facteurs.
Gynécomastie non physiologiques
Pour dresser un bilan de la gynécomastie d’un patient, votre médecin va déterminer l’origine de celle-ci. Un bon diagnostic initial permettra un traitement adapté pour remédier durablement à cette affection.
75 % des gynécomasties appartiennent à l’une de ces trois catégories :
- Gynécomastie idiopathique ;
- Gynécomastie pubertaire persistante ;
- Gynécomastie médicamenteuse.
Gynécomastie idiopathique
D’une part, près d’un quart des gynécomasties sont dites idiopathiques, c’est-à-dire dont on ne connaît pas l’origine exacte. En réalité, il s’agit la plupart du temps d’une gynécomastie multifactorielle. Dans ce cas, un bilan complet doit être réalisé : prise de sang, endocrinologie, composition corporelle, bilan nutritionnel, etc.
Gynécomastie pubertaire persistante
D’autre part, comme nous l’avons évoqué précédemment, 25 % des gynécomasties chez l’adulte proviennent d’un dérèglement hormonal apparu lors de l’adolescence.
Gynécomastie médicamenteuse
Ensuite, un autre quart des cas de véritables gynécomasties trouve son origine dans les médicaments. De nombreux traitements médicaux peuvent être la source d’un déséquilibre hormonal, entraînant ce trouble.
De manière plus rare, certaines maladies peuvent en être responsable.
Maladies et affections pouvant causer une gynécomastie
La cirrhose (maladie touchant le foie) ainsi que la malnutrition font partie des causes les plus fréquentes d’affections pouvant causer une gynécomastie glandulaire.
Plus rare, certaines tumeurs testiculaires (germinales, cellules de Leydig ou de Sertoli) ou surrénaliennes peuvent causer ce déséquilibre. L’hyperthyroïdie, l’insuffisance rénale chronique ou des défauts enzymatiques sont encore plus rares mais existent néanmoins.
Examen clinique de la gynécomastie
L’identification d’une gynécomastie passe par un bilan complet du patient. Plusieurs examens peuvent être réalisés pour cela.
Bilan gynécomastie : la palpation
Afin de pouvoir déterminer la présence ou non d’une gynécomastie chez un patient, un examen simple va être réalisé.
Le patient doit s’allonger sur le dos en plaçant ses mains sur sa nuque. Lorsque l’examinateur va palper la zone sous l’aréole (le téton). En faisant cela, il cherche à identifier la présence d’une masse tissulaire (glande mammaire
Bilan gynécomastie : l’échographie
Il arrive parfois que l’identification d’une gynécomastie soit difficile à la palpation. On peut alors avoir recours à d’autres bilans, comme la mamographie ou l’échographie.
Le radiologue applique un gel sur la zone pectorale et analyse l’imagerie pour déterminer la présence ou non de tissu mammaire hypertrophié. Cet examen révèle souvent que ce que les patients pensent être une gynécomastie n’est en réalité qu’un amas de graisse récalcitrante, donc une adipomastie.
Bilan gynécomastie : examens complémentaires
Certains bilans supplémentaires peuvent être réalisés pour écarter des cas d’hypogonadisme ou de tumeurs testiculaires. Le bilan de la gynécomastie doit également écarter des maladies comme l’hyperthyroïdie) ou adipeuse (adipomastie). ẞ
Des examens supplémentaires permettent d’évaluer les niveaux de testostérone, de l’estradiol, de la ẞ hCG (Hormone chorionique gonadotrope humaine) et d’autres éléments susceptibles d’entrer en jeu.
Traitements de la gynécomastie
L’approche thérapeutique de la gynécomastie va grandement dépendre de sa durée.
Durant la phase de prolifération (la première année), il est possible de traiter la gynécomastie avec des solutions médicamenteuses : le tamoxifène et le raloxifène.
Ces traitements sont efficaces puisqu’ils agissent comme modulateurs des récepteurs d’œstrogènes). Une régression de la gynécomastie est constatée dans la grande majorité des cas (80 à 90 %).
Il est également possible d’avoir recours à des inhibiteurs de l’aromatase, mais l’on constate une efficacité moindre.
Enfin, lorsque la gynécomastie est établie et qu’aucune auto régression ne s’est opérée, ou que les traitements médicamenteux n’ont pas permis sa régression, une opération de chirurgie esthétique peut être envisagée.
Effectivement, il n’existe pas de traitements naturels à la gynécomastie.
La chirurgie dans le cadre de la gynécomastie peut être remboursée par la sécurité sociale sous certaines conditions. Parlez-en à votre médecin pour avoir plus d’informations.